Alain Raoul, président de Nexem, une organisation qui rassemble les employeurs associatifs du secteur médico-social, a communiqué, lors dune conférence de presse, le sentiment dabandon et dhumiliation éprouvé par ces derniers. Ce sentiment fait suite aux accords du Ségur de la Santé, laissant de côté les structures privées accueillant des personnes handicapées ou précaires ainsi que des mineurs en difficulté.

 

Une revalorisation salariale de 183net mensuel

Les accords du Ségur de la santé attribuent une augmentation mensuelle de 183net pour les employés des hôpitaux et maisons de retraite publics et privés. Les autres centres sociaux et médico-sociaux nont pas la chance de recevoir de cette aide, pourtant essentielle en période de crise sanitaire. Même si des négociations pourraient prochainement permettre aux structures publiques de bénéficier également de la hausse du Ségur, le privé à but non-lucratif restera exclu de cette revalorisation salariale. La présidente de la Fédération des Établissements Hospitaliers et dAide à la Personne privés solidaires (FEHAP) réclame que tous les revenus puissent être revalorisés, de manière égale, dans le même calendrier que le public.

 

Le personnel déserte les établissements sociaux et médico-sociaux

La situation se dégrade de manière significative au sein de certains établissements. De plus en plus de soignants abandonnent les centres  sociaux et médico-sociaux pour rejoindre l'hôpital public, où les salaires sont plus attractifs. Alain Raoul déclare que dans un des établissements parisiens prenant en charge des patients avec un handicap lourd, leffectif du personnel soignant a diminué de 30% : un chiffre très alarmant. À cela sadditionnent de nombreuses offres demploi restant sans réponse. En janvier, la Fédération Paralysie cérébrale soccupant de 128 établissements pour les personnes en situation de handicap avait déjà signalé les problèmes majeurs de recrutement, nettement amplifiés par larrivée des accords du Ségur. Le manque deffectif est souvent lourd de conséquences sur la qualité de laccompagnement au quotidien dans un milieu où lhumain est central. Lencadrement médical et psychologique nécessite une grande écoute et beaucoup dattention pour être efficace. Priver les travailleurs de ces aides revient à les priver de moyens et à dégrader les effets de leurs efforts. Afin de permettre aux 600 000 employés du secteur social et médico-social de profiter de lavantage salarial du Ségur, il faudrait investir 1,9 milliards deuros : le coût est moindre face à lintégralité du plan de relance.