Ce mardi 3 décembre, un sujet qui concerne tous les téléspectateurs et plus largement les audiences des chaînes de télévision a été abordé... En présence du Premier Ministre, du ministre de la Culture et de la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, la charte qui pourrait changer le regard sur le handicap, rédigée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a été présentée. Qu’en est-il ?

« Pour que l’audiovisuel parle à tous, il faut qu’il parle de tous »
« Pour que l’audiovisuel parle à tous, il faut qu’il parle de tous », a estimé Franck Riester, ministre de la Culture, mardi 3 décembre, à l'occasion de la journée mondiale des personnes handicapées. Pour rappel, l’action du CSA en matière d’accessibilité se déploie sur trois axes principaux :  l’accessibilité des programmes, la représentation du handicap sur les antennes et l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans les entreprises du secteur audiovisuel.
Les personnes en situation de handicap (plus de 10 millions de la population) devraient être plus présentes dans l’audiovisuel. Cela permettrait de faire évoluer les regards portés sur la différence faite entre « valide » ou pas, handicapé ou non. Afin de faire évoluer les mœurs, cette distinction pourrait à la longue moins s’opérer si les personnes en situation de handicap bénéficient d’une visibilité plus importante.
 
L’accessibilité audiovisuelle actuelle
Actuellement, les services linéaires (ceux dont le programme est regardé au moment de sa diffusion contrairement aux services non-linéaires dont le visionnage des programmes opère au moment choisi par l'utilisateur et sur demande individuelle, sur la base d'un catalogue de programme qui englobe les services de vidéo à la demande) sont dans l’obligation de se rendre accessibles aux personnes en situation de handicap.
Cette charte permettra de légiférer l’accessibilité des services et ce, sous le contrôle de l’ARCOM. Étendre cette obligation de diffusion accessible à tous les services sera accompagné d’une revalorisation du volume horaire de programmes rendus accessibles par des dispositifs dédiés : 
La langue française des signes (LSF), les sous-titrage et l’audiodescription permettant d’améliorer l’accessibilité des programmes et donc leur compréhension par une majorité de citoyens, auront une place plus prégnante.
De même, les associations des personnes en situation de handicap visuel ou auditif, sous le contrôle de l’ARCOM pourront agir en faveur de la qualité de la mise en accessibilité des services.
 
Le handicap à la télévision : qualité du discours, quantité de la représentation ?
L’esprit de cette charte est fondé sur la visibilité mais aussi le discours : comment parler du handicap à tous ? Car s’il s’agit d’accorder une place représentative aux personnes en situation de handicap, il s’avère aussi essentiel de mieux parler du handicap et des multiples déficiences.
Quantité d’images certes, quantité de paroles bien sûr mais il s’agira selon cette charte de ne pas omettre la qualité du propos… La question du ton et celle du registre des discours se posent : Pédagogiques ? Purement informatifs ? Militants, humoristiques ? Liberté de ton ?
« Le handicap, nous devons à la fois le montrer davantage et en parler davantage. Mais nous devons surtout mieux le montrer et mieux en parler ! » énonce Franck Riester, ministre de la Culture.
 
Charte ratifiée…  Évolution en perspective ?
Cette charte a été ratifiée par la majorité des principaux groupes audiovisuels français. Améliorer la diversité des personnes en situation de handicap, œuvrer pour la valorisation des parcours, libérer l’espace de parole pour que des sujets plus larges que le handicap soient abordés, présenter le handicap de façon plus positive et moderne en sortant des pièges de la compassion font partie de l’ensemble des points cruciaux évoqués.  
 
C’est ainsi que sur le long terme, discrimination, préjugés, images réductrices et stigmatisations pourront régresser pour l’ensemble des citoyens français et qu’une image du handicap se (re)construira peut-être sur des bases plus solides, aptes à aider au déploiement d’une société moderne, qui s’orientera de façon à s’émanciper du piège des tabous.
 
En résumé :
Les 5 objectifs de la charte sur la représentation des personnes en situation de handicap et la représentation du handicap à l’antenne (pour la consulter : c'est ici)  :
Objectif 1 : rendre plus visible la question du handicap
Objectif 2 : ne pas assigner les personnes handicapées à leur handicap
Objectif 3 : changer le regard sur le handicap
Objectif 4 : partager les bonnes pratiques, utiliser les mots justes
Objectif 5 : évaluer les résultats dans les bilans des chaînes