Ce mardi 11 février, à l’occasion de la Conférence Nationale du Handicap, le bilan et le programme d’Emmanuel Macron sont très attendus par les associations. Quelles sont les mesures concrètes qui seront prises pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, 15 ans, jour pour jour après la publication de la loi dite Handicap promulguée par Jacques Chirac lors de son second mandat ?
 
Les attentes pour une société inclusive
Les attentes des personnes en situation de handicap et leurs représentants  associatifs demeurent sensiblement les mêmes : avoir accès au travail, grâce notamment à des dispositifs adaptés au handicap (logiciel, numérique, etc.), avoir accès à l’école grâce à un accompagnement humain, matériel et financier, participer à la vie politique, pouvoir avoir une vie décente en bénéficiant des mêmes droits que chaque citoyen et individu comme le parentalité, la vie sexuelle et intime, ne plus subir de discriminations, être traité comme les autres.
Le message des associations est clair, d’autant plus clair qu’il a été formulé dans une tribune du Journal du Dimanche le 9 février : les discours solidaires ne suffiront pas, il faut des actes concrets, des mesures dédiées et adaptées aux 12 millions de personnes en situation de handicap recensées en France.
 
Emmanuel Macron, une « philosophie radicalement nouvelle » portée par des objectifs concrets  
Il a évoqué « la philosophie radicalement nouvelle » qui l’anime.  Celle « où l’on ne considère plus les personnes en situation de handicap comme des figures d’altérité (…) mais comme des citoyens qui ont droit à une vie de dignité, une vie de liberté ».
 
Objectif 1 : Aucun enfant handicapé ne sera sans solutions à la rentrée
Dans le discours d’Emmanuel Macron, on peut retenir notamment que la diversité fait la force. Et c’est aussi dans les classes, à l’école, qu’elle opère.
Quand la différence n’est plus un enjeu d’isolement ou de discorde alors elle devient un moteur.
Pour faciliter l’inclusion des enfants handicapés, l'un des enjeux est d’accroitre le nombre d'Accompagnants d'Elèves en Situation de Handicap (AESH) : la promesse d’Emmanuel Macron est d'en embaucher 11 500 d'ici 2022.
Ce sujet avait fait débat depuis la rentrée de Septembre 2019, puisqu’un trop grand nombre d’enfants s’est trouvé sans accompagnants. Il était aussi question du statut précaire des accompagnants qui cumulent les CDD et des contrats bien en dessous de 35h. Cela ne leur permet pas d’avoir un salaire décent. De même, le manque de formation ne favoriserait ni le bonheur des accompagnants, ni leur évolution professionnelle, ni même le bonheur, la réussite scolaire et l’intégration à l’école des enfants concernés par le handicap.
Le chantier du gouvernement pour une école inclusive s’est traduit par un effort financier de 900 millions d’euros supplémentaires engagés par le ministère de l’Education Nationale depuis trois ans.
 
Objectif 2 : Un numéro #360
Autre objectif : faire en sorte que « d’ici à 2021, aucune personne » handicapée, « enfant comme adulte, ne soit laissée seule dans la recherche de sa solution », a expliqué Emmanuel Macron. Pour aider les familles à trouver un accompagnant scolaire ou une place en établissement, un numéro de téléphone unique, le 360, sera mis en place dès le 1er janvier 2021. Ce 360 permettra de joindre « quatre cents communautés d’accompagnement qui se coordonneront pour trouver des solutions » dans toute la France.
 
La vie sexuelle, un enjeu sensible du débat
Pour ce qui est du droit à la vie sexuelle et à l’intimité des personnes en situation de handicap, le sujet a été débattu ; Sophie Cluzel , la Secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, s’était exprimée le 9 février sur Europe 1 comme étant très favorable à ce qu'on puisse accompagner "la vie intime, affective et sexuelle" des personnes en situation de handicap, un sujet qui touche à l’éthique et qui légalement doit être évalué par le Comité Consultait National d’Ethique.
 
Simplification administrative, moins de départs forcés...
La simplification des démarches administratives est prévue afin de faciliter l’accès au numérique pour un plus grand nombre. Aussi, Emmanuel Macron souhaite qu’il y ait, l’an prochain, moins de départ à l’étranger des personnes en situation de handicap ; ceux-ci partent de leur domicile en France, faute de prise en charge possible. Les départs en Belgique avaient fait l’objet de débats, notamment quand le budget de la Sécurité Sociale avait été décidée à la rentrée. Les départs contraints vers la Belgique sont une raison de séparation des familles et une des causes de l’isolement des personnes en situation de handicap…